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Jacques Duval Brasseur

Jacques Duval-Brasseur est né en 1934 à Tours mais il passe une partie de son enfance à Alger. De retour en France, il intègre l’école des Beaux-Arts de Cherbourg et, à l’aube des années 1960, commence à manier des matériaux récupérés chez les ferrailleurs, réalisant ses premières sculptures abstraites en tôle de carrosseries, ou ses premiers insectes en réservoir de mobylettes.

 

Son travail est bientôt remarqué par Jean Dive, le fondateur de la Galerie Maison & Jardin, épicentre de la décoration parisienne ayant déjà révélé des créateurs aussi talentueux que Maria Pergay. En 1966, il commande quatre grandes sculptures abstraites pour sa galerie. Les deux premières sont acquises par le Shah d’Iran et l’acteur David Niven. La carrière de Duval-Brasseur est lancée.

 

Tout au long des années 1970, les décorateurs sont les principaux clients de l’artiste, qui a ouvert un atelier à Villejuif où travaillent plusieurs artisans. Son matériau de prédilection est le laiton, qu’il soude, façonne et polit jusqu’à lui donner des formes diverses et variées. Son inspiration principale est la nature. Des arbres, des cactus, et tout un bestiaire fantastique composé de scorpions géants, lézard, gazelle, échassiers… De plus en plus, ses sculptures intègrent des pierres semi-précieuses, coquillages et essence de bois rares. Le Président Giscard d’Estaing commandera pour le petit salon de l’Elysée (décoré par Pierre Paulin sous Pompidou) un bucrane (motif ornemental sculpté représentant une tête de bœuf) en bronze poli et corne de plexiglas. Jean Dive bien sûr, mais aussi d’autres décorateurs comme Alessandro Albrizzi ou Jean-Louis Danant lui passent régulièrement commande. La compagne de l’écrivain à succès Gérard de Villiers, son grand ami, le représente dans sa galerie Aurifer de l’avenue Victor Hugo. Bref, le Tout-Paris se l’arrache.

 

Dans les années 1980, marquées par un retour de l’épure géométrique, son travail passe peu à peu de mode. Tandis que la crise du Golfe le prive de ses derniers clients, de riches émirs friands de grands rapaces dorés, Duval-Brasseur quitte définitivement la scène. Il faudra attendre une quinzaine d’années pour que quelques galeristes parisiens, comme Yves Gastou, osent présenter à nouveau certaines de ses pièces. Un retour en grâce qui s’affirme dans les années 2010 grâce à l’intérêt que lui portent à nouveau les décorateurs.

 

Aujourd’hui, on peut ainsi voir trôner une table basse zoomorphe au milieu du showroom Alexander McQueen, tandis que le duo de décorateurs Jacques Bec et Artur Miranda, de l’agence Oitomemponto, présentait un arbre en laiton dans leur « Chambre de play-boy » lors de la dernière édition de AD Intérieurs.

Jacques Duval-Brasseur was born in 1934 in Tours but spent part of his childhood in Algiers. Back in France, he entered the School of Fine Arts in Cherbourg and, at the dawn of the 1960s, began handling materials salvaged from scrap merchants, creating his first abstract sculptures in sheet metal, or his first insects in moped tanks.

 

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His work was soon noticed by Jean Dive, the founder of the Galerie Maison & Jardin, the epicenter of Parisian decoration that had already revealed such talented creators as Maria Pergay. In 1966, he commissioned four large abstract sculptures for his gallery. The first two were acquired by the Shah of Iran and the actor David Niven. Duval-Brasseur's career was launched.

 

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Throughout the 1970s, decorators were the main clients of the artist, who opened a workshop in Villejuif where several craftsmen worked. His favorite material is brass, which he welds, shapes and polishes into various forms. His main inspiration is nature. Trees, cacti, and a whole fantastic bestiary composed of giant scorpions, lizards, gazelles, waders... More and more, his sculptures integrate semi-precious stones, shells and rare wood species. President Giscard d'Estaing will order for the small living room of the Elysée (decorated by Pierre Paulin under Pompidou) a bucrane (sculpted ornamental motive representing a head of ox) in polished bronze and horn of plexiglas. Jean Dive of course, but also other decorators such as Alessandro Albrizzi or Jean-Louis Danant regularly commission him. The companion of the successful writer Gérard de Villiers, his great friend, represents him in his Aurifer gallery on Avenue Victor Hugo. In short, the whole of Paris is snatching him up.

 

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In the 1980s, marked by a return to geometric purity, his work gradually went out of fashion. While the Gulf crisis deprived him of his last clients, rich emirs fond of large golden birds of prey, Duval-Brasseur left the scene for good. It was not until fifteen years ago that some Parisian gallery owners, such as Yves Gastou, dared to present again some of his pieces. A return to grace that is affirmed in the 2010s thanks to the interest of decorators again.

 

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Today, we can see a zoomorphic coffee table in the middle of the Alexander McQueen showroom, while the decorating duo Jacques Bec and Artur Miranda, from the Oitomemponto agency, presented a brass tree in their "Playboy Room" at the last edition of AD Intérieurs.

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