Un marchand,
Un artiste
Édition 2023
Miguel Prieto Verastegui
L’abstraction géométrique est l’apanage des artistes d’Amérique Latine : Julio Le-Parc, Carlos Cruz-Diez, Julio Pacheco-Rivas, Jesús Rafael Soto… En frondeur, Miguel Prieto Verastegui, artiste franco-colombien, a fait sien le royaume de l’abstraction lyrique. Miguel, en franc-tireur, a opté, par pulsion de vie, pour cette abstraction lyrique, mais une abstraction, parfois à la frontière du figuratif mais toujours au service de la couleur.
En effet sa palette est instinctive, sans même le savoir il est l’héritier naturel des Fauves, des Expressionnistes, de Paul Klee, de Nicolas de Staël…
En épousant parfois le vocabulaire expressionniste, apportant des tensions à ses œuvres, il exprime l’effroi, l’angoisse, le mal être qu’un individu peut ressentir. Ainsi lorsque cette écriture devient abstraite, l’artiste nous invite à méditer devant le triptyque « Shoah ». La couleur et le rythme sont des éléments de la grammaire expressionniste abstraite qui permettent de créer tensions et violence, « Flamenco ». Cette même grammaire peut être au service d’une tension plus oppressive encore comme dans l’œuvre « Mondanités ».
La musique, le rythme et la danse sont omniprésents dans la culture de l’Amérique Latine. Miguel s’en est nourri et par synesthésie, comme a pu le faire précédemment Paul Klee, il construit, avec une grande justesse, ses compostions avec des rythmes verticaux, horizontaux, des équilibres improbables, scandés par des jeux de couleurs audacieux mais toujours en accord. S’il y a dissonance, c’est pour provoquer le regard, créer un choc, une émotion nouvelle. Ainsi l’œuvre « Carnaval » peut être contemplée sous la lumière de la danse le Cumbia, danse populaire colombienne où rythmes et costumes bariolés des femmes forment d’élégants mouvements et se transforment en art graphiques, en de véritables tableaux en mouvement.
Cette synesthésie se retrouve également dans l’œuvre « Tango » dont l’influence de Paul Klee et son amour de la musique sont omniprésents.
Sa connaissance de l’œuvre de Nicolas de Staël, son inclination naturelle pour la construction des masses colorées, de grands aplats, savamment équilibrées, lui permettent de composer des paysages oniriques; qu’il s’agisse de paysages tel que « Mouvement », de paysages minimalistes, réalisés avec une grande économie de moyens tel que «La Croisette » ou qu’il s’agisse de paysages urbains tel que « New York », Miguel se joue des réalités et perspectives, offrant plusieurs niveaux de lecture à ses œuvres, tantôt abstraites ou figuratives, laissant libre cours à l’imagination du spectateur dans un feu d’artifice d’émotions.
Geometric abstraction is the prerogative of Latin American artists: Julio Le-Parc, Carlos Cruz-Diez, Julio Pacheco-Rivas, Jesús Rafael Soto... As a rebel, Miguel Prieto Verastegui, a French-Colombian artist, has entered the realm of lyrical abstraction. Miguel, as a maverick, has opted, by impulse of life, for this lyrical abstraction, but an abstraction, sometimes at the border of the figurative but always in the service of the color.
Indeed his palette is instinctive, without even knowing it he is the natural heir of the Fauves, the Expressionists, Paul Klee, Nicolas de Staël...
By sometimes marrying the expressionist vocabulary, bringing tensions to his works, he expresses the fear, the anguish, the malaise that an individual can feel. Thus when this writing becomes abstract, the artist invites us to meditate in front of the triptych "Shoah". Color and rhythm are elements of the abstract expressionist grammar that allow to create tension and violence, "Flamenco". This same grammar can be at the service of an even more oppressive tension as in the work "Mondanités".
Music, rhythm and dance are omnipresent in Latin American culture. Miguel has been nourished by them and by synesthesia, as Paul Klee did previously, he builds, with great accuracy, his compositions with vertical and horizontal rhythms, improbable balances, punctuated by bold color schemes but always in agreement. If there is dissonance, it is to provoke the eye, to create a shock, a new emotion. Thus the work "Carnival" can be contemplated under the light of the Cumbia dance, a popular Colombian dance where rhythms and colorful costumes of women form elegant movements and are transformed into graphic art, in real paintings in motion.
This synesthesia is also found in the work "Tango" where the influence of Paul Klee and his love of music are omnipresent.
His knowledge of the work of Nicolas de Staël, his natural inclination for the construction of colored masses, large flat areas, cleverly balanced, allow him to compose dreamlike landscapes; Whether it is landscapes such as "Movement", minimalist landscapes, realized with a great economy of means such as "La Croisette" or urban landscapes such as "New York", Miguel plays with realities and perspectives, offering several levels of reading to his works, sometimes abstract or figurative, giving free rein to the imagination of the spectator in a firework of emotions.